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Les tuiles de Weislingen
Quoi ? Une tuilerie à Weislingen ? Personne n’en a jamais entendu parler. Quoique…
Ayant vécu une trentaine d’années au village, il m’est arrivé, profitant ici d’une restauration de toiture ou là de la destruction d’un hangar presque en ruines, de prélever l’un ou l’autre échantillon de tuile destinée à la déchèterie. Et de constater – oh surprise – qu’elles provenaient parfois de fort loin. D’où l’idée de faire quelques recherches sur les sites qui ont fabriqué nos… tuiles de Weislingen.
Mais d’abord, une question: existe (ou existait-il) des tuileries autour de notre village? Un petit tour parmi les anciens du villages et autres connaisseurs, voire sur internet: la réponse est oui. Il en existait même plusieurs, et certaines fort anciennes.
La plus connue était assurément la tuilerie Jakob Kenzel d’Adamswiller, le spécialiste de la tuile alsacienne, lequel a même les honneurs du Musée alsacien de Strasbourg. Installé au lieu-dit Totenberg où elle aurait fonctionné au moins de 1798 à 1824, il avait une façon particulière de décorer ses tuiles de protection, et n’oubliait jamais d’y imprimer son nom ou ses initiales, devenant ainsi le seul potier à signer ses créations.
Il existait aussi autrefois une tuilerie à Butten, ainsi que plusieurs à Siewiller: une rue des Tuileries en atteste, ainsi qu’une ferme du même nom. Et bien sûr c’est à Diemeringen, cité des potiers avec sa rue des Potiers et sa Poterie GPA, que l’on retrouve la trace d’une ancienne tuilerie dite Ziegelhuette, au 17 quai de l’Eichel, avec un bel emblème de tuilier au-dessus de la porte.
Mais c’est vers Petersbach que nous conduit la plus ancienne tuilerie des environs, qui a cessé son activité en 1909. Sa création y est mentionnée aux débuts de la Guerre de Trente Ans, soit à l’orée du 17ème siècle. Sa belle et riche histoire nous est détaillée dans le Bulletin communal de 2018.
Un peu plus loin, c’est à Pfalzweyer, qui jouxte le département voisin de la Moselle, que nous retrouvons la trace de deux anciennes tuileries, qui ont fonctionné jusque vers 1910. Le blason de la commune en atteste d’ailleurs la présence et sans doute leur importance économique. Or l’une de ces tuileries nous intéresse plus particulièrement, puisqu’elle nous ramène indirectement à Weislingen. On y arrive…
C’est en effet l’un des tuiliers de Pfalzweyer, un certain Peter Biebler, qui fit l’acquisition en 1774 d’un terrain en friches bordant les limites de Weislingen, mais sur les terres de Volksberg, aux fins d’y construire une tuilerie. Celle-ci mit quelque temps à se faire, et c’est son fils Nikolaus Biebler qui prit la succession de son père et y construisit en 1822 sa maison d’habitation, qui existe toujours après que l’administration forestière (aujourd’hui O.N.F.) en eut fait l’acquisition en 1894, l’année-même où la tuilerie cessa de produire et fut démolie. Le lieu-dit porte aujourd’hui encore le nom de Ziegelhuette, mais malgré une ancienne carte postale qui a tenté de situer abusivement la maison à Weislingen, elle est bel et bien sise sur le ban de Volksberg.
Eric Denninger, août 2024
Sur le thème des tuiles et tuileries, on peut consulter :
– Maurice RUCH, La maison alsacienne à colombage. Berger-Levrault 1977, 250 p.
– Georges KLEIN, Arts et traditions populaires d’Alsace. Alsatia Colmar 1980, 256 p.
– Un grand merci aussi à M. BRODT, qui m’a aimablement fourni la documentation sur l’histoire de la Ziegelhuette de Volksberg
ET VOICI LES TUILES… DES TOITS DE WEISLINGEN
Note : les liens vers les sources des tuileries allemandes renvoient souvent vers des documents en allemand
Wiesloch | 1. TIW (THONWAREN-INDUSTRIE WIESLOCH AG - Wiesloch) - Allemagne, Bade-Wurtemberg |
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La tuilerie a été créée en 1897 au sud de Wiesloch, près de Heidelberg. C'était l'une des usines les plus grandes et les plus importantes d'Allemagne et le plus gros employeur de la ville : 313 salariés dès 1906. En 1900, la tuilerie produit dans deux fours 13 millions de tuiles et de briques. Un incendie en 1916 et un bombardement US en 1945 ont totalement détruit les installations, qui ont été reconstruites à chaque fois. En 1953 on y a construit le plus gros silo d’argile d’Allemagne (19000m3) et l’entreprise a poursuivi sa modernisation au fil des ans, grâce à des augmentations régulières du capital et à l’entrée de la famille Ludowici de Jockgrim comme actionnaire majoritaire dès 1928. L’an 1974 voit encore l’installation d’une unité automatique avec un four tunnel, mais la tuilerie ferme en 1989 et vend ses terrains à la ville. Sources Dachziegelarchiv Rhein-Neckar-Wiki Autres documents |
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Passavant-la-Rochère | 2. GDES TUILERIES DE BOURGOGNE - Passavant-la-Rochère (Hte Saône) |
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Au milieu du XIXème siècle, Passavant a rassemblé un nombre important d’activités industrielles : une forge, sept tuileries, deux verreries, deux moulins, une mine d’argent et enfin des carrières. La fabrication de briques et de tuiles était la principale source de développement de Passavant. Une tuilerie appartenant à Philippe Prudhon est attestée sur le plan cadastral napoléonien de 1823. Connue sous l'appellation de tuilerie du Rougeot, elle est successivement exploitée par plusieurs industriels, pour être rachetée en 1914 par la Grande Tuilerie de Bourgogne (Montchanin), et vraisemblablement reconstruite et agrandie vers 1921. Elle emploie 8 hommes, 5 femmes et 6 enfants en 1893, et 25 ouvriers en 1901. La tuilerie est acquise après la guerre par les Ets Lambert, puis en 1967 par la société Pourchot, de Passavant, qui transfère le personnel dans son usine de la rue de la Tuilerie et ferme définitivement les portes de l'établissement en juillet 1967. La plupart des bâtiments ont été rasés en 1990. Aujourd’hui, il ne reste plus que des vestiges des anciennes tuileries. La tuilerie de Bourgogne dite aussi tuilerie de Montchanin a été restaurée en salle des fêtes. La commune a conservé le bâtiment principal ainsi que la cheminée. Sources Passavant-La-Rochère Patrimoine-Bourgogne-FrancheComté Chroniques de nos villages saônois Autres documents |
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Rheinzabern | 3. RHEINZABERNER ZIEGELWERKE - Rheinzabern (Allemagne, Rhénanie-Palatinat) |
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Les frères Paul et Hubert Teeuwen ont racheté en 1910 une tuilerie construite dans les années 1890, sur un site où préexistaient d’anciennes tuileries, qui ont connu de fréquents changements de propriétaires. Les importantes ressources en argile ont sans doute été déterminants dans leur choix. La nouvelle usine a été dirigée par Paul, tandis que son frère est resté à la tête des autres entreprises qu’ils possédaient par ailleurs. Ses fils Willi et Emil l’ont progressivement rejoint dans la direction de la tuilerie, qui s’est rapidement développée en dépit de la concurrence du voisin Ludowici de Jockgrim. A la veille de la guerre, l’usine comptait près de 100 employés et produisait plus de 12000 tuiles par jour, en plus de milliers de briques. L’activité a pu reprendre dès la fin des hostilités, les installations n’ayant pas subi de dommages. Les immenses besoins de la reconstruction ont été bénéfiques pour l’entreprise, mais malgré des investissements suivis, l’apparition de nouveaux matériaux lui aura été fatale, ainsi que la baisse de qualité de la ressource en argile. L’usine a fermé en 1969, un incendie s’est déclaré en 1972 sur le site abandonné, et le terrain est reconverti depuis en zone d’habitation. Sources Dachziegelarchiv Falzziegelwerk-rheinzabern Autres documents |
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Niderviller | 4. TUILERIES DE NIDERVILLER - Niderviller (Moselle) |
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Comme beaucoup de communes sur sol argileux, Niderviller possédait sans doute une tuilerie dès les années 1720, en un lieu qui n’est pas attesté, sans doute à l’autre bout de la commune. Ce qui est sûr, c’est qu’en 1830 des pièces ont été primées lors d’une exposition à Nancy, fabriquées à Niderviller dans une nouvelle tuilerie, fondée et dirigée par M. Bourgon au début du 19ème siècle. Elle a appartenu à la famille Bourgon jusqu’à sa fermeture. En effet, en l’absence de descendant, mais aussi à cause de la concurrence de matériaux « modernes », la fin d’activité a sonné en 1964, avec une soixantaine de salariés sur le carreau. C’est la fin de la période faste, qui aura connu une production journalière de 100000 tuiles et de 250000 briques dans les années 1950. La tuilerie a été rachetée en 1966 par Jacques Henselmann et a redémarré avec une dizaine d’employés. Et c’est le petit-fils Christophe Henselmann, électrotechnicien de métier, qui a repris l’affaire en 198, où il continue à fabriquer tuiles et briques, et notamment des modèles spéciaux parce qu'ils sont uniques ou sont des copies d'originaux pour lesquels il lui faut créer ou refabriquer les moules. Sources Tuilerie de Niderviller (à différentes dates) >>> voir Vidéo 1 Artisanat: un des derniers tuiliers de France >>> voir Vidéo 2 Des tuiles à l'ancienne pour l'église... Autres documents |
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Seltz | 5. TUILERIE A. BISCH - Seltz (Bas-Rhin) |
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La tuilerie de Seltz est implantée sur le site d’une ancienne poterie romaine. Créée en 1895 par Aloise Bisch, épicier au village voisin de Wintzenbach et inaugurée en 1896, la tuilerie a été détruite à deux reprises au cours de la Première puis de la Seconde Guerre mondiale. Alimentée en matière première par les carrières de Kesseldorf et de Schaffhouse-près-Seltz, elle est au cœur de la vie économique du village qui s’est d’ailleurs développé tout autour. La société familiale a réussi à perpétuer son savoir-faire en se rapprochant de plusieurs partenaires. Parmi eux, le belge Koramic, devenu propriétaire, puis l’autrichien Wienerberger, premier briquetier mondial et premier tuilier européen. Celui-ci est depuis 2004 actionnaire à 100% de l’usine de Seltz, dont la capacité de production annuelle en 2015 est passée à 33 millions de tuiles et à 2,6 millions d’accessoires, ce qui équivaut à près de 65 maisons par jour… contre une en 1895 Sources Sites Wikipedia et Wienerberger (voir aussi tuiles Sturm 15a et 15b) Autres documents |
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Kleinblittersdorf | 6. A. BRACH - Kleinblittersdorf (Allemagne, Sarre) |
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Créée en 1871 par Weichelt et Brach, celui-ci poursuivit l’aventure seul en 1878. Malgré une conjoncture défavorable, l’année1875 a vu la fabrication de 30000m2 de dalles et d’1 million de tuiles, écoulées en Sarre, Rhénanie, Westphalie, Hesse, et jusqu’à Hambourg. Raccordement au réseau ferré en 1879. En 1924 les actionnaires principaux furent les familles françaises Jacolliot puis Wack. Mais la crise mondiale de 1930 a amené une interruption de la production, qui a pu reprendre en 1932, se concentrant dès 1937 sur les seules tuiles. Après des dommages de guerre, la tuilerie put reprendre en 1946, alimentée en argile par un téléphérique à partir de Grosbliederstroff en France. Un incendie ravagea l’usine en 1964, qui eut pour effet d’entraîner la marche vers une automatisation de la production, avec dès 1968 l’installation d’un four tunnel chauffé au fuel. Elle aurait pourtant dû fermer en 1978, si un nouvel investisseur n’avait pas acquis 100% des parts. Elle resta ainsi la dernière tuilerie de Sarre, sous le nom de Saartonindustrie Kleinblittersdorf avec une production de 10 millions de tuiles par an lors de sa fermeture définitive en 2004. Le terrain a été reconverti en zone artisanale nommée Alte Ziegelei. Sources Dachziegelarchiv Autres documents |
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Jeandelaincourt | 7. TUILERIE DE JEANDELAINCOURT - (Meurthe&Moselle) |
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Le premier bâtiment de la tuilerie est construit en 1893 par l’industriel Pierre Adt, déjà propriétaire d’une importante cartonnerie à Forbach (Moselle). L’usine s’agrandit au fil des ans avec de nouvelles constructions, mais son expansion est brutalement freinée en 1914 par un violent incendie (1ère guerre mondiale), et la production est arrêtée pour reprendre en 1921 avec 4 sites de production sur 28ha. A partir de 1925 sont construites 21 maisons de 47 appartements pour le personnel. De nouveaux bâtiments sont construits, mais la tuilerie est totalement détruite en 1944 lors des combats de la Libération. Après reconstruction du site, l’activité reprend : il compte 360 employés en 1962 et 60000 tuiles sont produites par jour. En 1969 un important incendie ravage l’ancienne tuilerie. Une nouvelle usine a été construite deux ans auparavant, plus moderne, mais la qualité de la production est en baisse. En 1970, le dernier Adt cède les installations à un nouveau propriétaire (Sté G.M.E. Tuiles), mais comme de nombreuses autres tuileries à la même époque, l’usine finira par fermer en 1980, après près d’un siècle d’activité. Cheminées et bâtiments anciens sont détruits en 1985. Sources Dachziegelarchiv Marcel Gangloff-Joseph Zeller, Pierre Adt (1820-1900), dans Chronique de Forbach et sa région, janvier 2010] Autres documents |
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Forbach | 8. TUILERIE COUTURIER - Forbach (Moselle) |
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Les débuts Avec la famille Adt (voir ci-dessus Jeandelaincourt), les Couturier est l’autre famille qui aura marqué le passé industriel de Forbach. Originaire de Neunkirchen (Sarre), Charles-Louis (1801-1879), a débuté dans la verrerie en 1828, qu’il a cédée huit années plus tard, après avoir acquis entre-temps la tuilerie de la Mehlpoul, faisant partie des biens saisis en 1793 à la comtesse Marianne de Forbach. Cette tuilerie était alimentée par de l’argile extraite aux environs, et plus tard acheminée par charrettes depuis Etzling. A partir de 1843 il construit une tuilerie à Forbach même, et aux trois bâtiments d’origine se sont adjoints au fil des ans, de 1846 à 1851 puis en 1866, de nouvelles constructions. A partir de 1848, la tuilerie exploite le brevet Gilardoni pour la production des tuiles mécaniques. L’arrivée du train en 1852, et l’autorisation en 1878 d’une liaison par rail vers les usines facilita l’accès direct vers les sites de production. L’expansion En 1879 Léon Couturier (1840-1915) prend la direction de la tuilerie avec son frère Louis (1872-1935). La société Frères Couturier devient Falzziegelwerke Léon Couturier, Forbach. La production en 1890 s’élève à près de 15 Mio de tuiles par an, pour un effectif de 500 personnes (même 800 à 1000 autour de 1895, selon la conjoncture) : les tuileries Couturier étaient considérées à cette période comme les plus grandes d’Allemagne, mais les conditions de travail étaient rudes (voir le règlement en allemand). L’argile était transportée depuis les glaisières des villages environnants de Behren, Bousbach, Etzling, Folkling et Spicheren par des paysans, à raison de 30 à 50 charrettes par jour, tirées par des bœufs ou des chevaux. Par la suite, pour éviter les problèmes logistiques dus à ce mode de transport vers 7 usines, elle fut acheminée par une liaison téléphérique de 6 km depuis Behren par-dessus la colline du Creutzberg. (à suivre ci-dessous: 13. Tuilerie Couturier) |
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Harskirchen | 9. HARSKIRCHER ZIEGELWERKE - Harskirchen (Bas-Rhin) |
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Le 30 juillet 1898, le commerçant Henri Ostertag de Harskirchen demanda l’autorisation de construire, au lieu-dit Bruchmatt, une tuilerie mécanique appelée Harskircher Ziegelwerke. L’année suivante la tuilerie commença à fonctionner. Elle produisait surtout des tuiles à rainures (Falzziegel). Le bâtiment principal avait une longueur de 60 mètres. A peu près au milieu, s’élevait une cheminée de 40 mètres de haut. Les tuiles étaient cuites dans un four circulaire de 16 chambres, ce qui permettait une fabrication continue. La machine à vapeur avait une puissance de 72 CV. Au-dessus de la salle des machines se trouvait un local où les ouvriers pouvaient se changer et prendre les repas. Pendant l’hiver 1911, la tuilerie occupait 20 hommes et 10 femmes. Plusieurs glaisières fournissaient l’argile nécessaire à la fabrication des tuiles. Les unes étaient situées aux environs de la tuilerie, les autres un peu plus loin. Sur des rails à voie étroite posés au bord de la rue circulaient une petite locomotive et cinq ou six wagonnets à caisse basculante. Lorsque le train miniature traversait le village, un jeune homme marchait à côté et agitait une clochette pour avertir les villageois du danger. Les rails furent enlevés en 1914 par l’armée allemande. Il semble que la tuilerie ne faisait pas d' affaires particulièrement brillantes. Elle changea plusieurs fois de direction (dont le maire Max Karcher de Sarre-Union), cessa son activité au début des années 1920 et fut achetée par les tuileries Bisch de Seltz qui la firent démolir. Sources Dachziegelarchiv Office de Tourisme de l'Alsace Bossue Autres documents |
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Jockgrim | 10. TUILERIE LUDOWICI - Jockgrim (Allemagne, Rhénanie-Palatinat) |
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Originaire du nord de l’Allemagne, l’entrepreneur Carl Ludowici acquiert en 1857 une tuilerie à Ensheim en Sarre (300000 tuiles/an). Production transférée en 1861 à Ludwigshafen (5 M/an) puis progressivement à Jockgrim de 1883 à 1895, faisant de l’entreprise la plus importante tuilerie mondiale, avec ses 5 unités de production, auxquelles s’ajoutera une 6ème plus moderne en 1929. La liste des références publiée en 1918 (56 pages) est riche d’enseignements sur l'étendue de la clientèle. Dès 1895, sont créés des logements pour le personnel, ainsi qu’une caisse de sécurité sociale propre à l'entreprise et une garderie pour les enfants. En février 1945 les usines ont été bombardées et détruites à 70%. Après une période de relance après-guerre (jusqu’à 1000 ouvriers !), la production décline progressivement et seule l’unité VI produit encore jusqu’en 1972 : un violent incendie détruit les dernières installations et la production s’arrête définitivement. L’espace a été reconverti depuis en logements et zone artisanale et commerciale. Seul un intéressant Musée de la Tuile témoigne encore du riche passé industriel de l’empire Ludowici. Sources Dachziegelarchiv Wikipedia-Ludowici-Ziegelwerke Les références 1918 (56 pages) Autres documents |
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NiederwillerSAPA | 11. TUILERIE DE NIEDERWILLER SAPA - Niderviller (Moselle) |
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... où l'on constate que de modestes tuiles peuvent témoigner aussi des avatars de l'histoire... Après les défaites de 1870, puis de 1939, l'Alsace et la Moselle sont devenues allemandes. Ceci a eu pour conséquence de réécrire les noms de nombreuses communes : La Petite Pierre est devenue (ou redevenue?) Lützelstein, Sarre-Union est devenu Saarbuckenheim et Niderviller est devenu Niederwiller. Avec les tuiles... A noter que les habitants ont changé de nationalité et leurs prénoms ont été germanisés dans ces périodes. Ainsi un Alsacien né en 1865 aura changé en 1945 cinq fois de nationalité en 80 ans. De quoi perdre plus que son latin. Mais revenons à notre tuile, qui combine curieusement le mot français "Tuilerie" avec le nom du village... en allemand. Mystère... Pour en savoir plus sur cette tuilerie, voir ci-dessus >>> 04_Niderviller |
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Bexbach | 12. FALZZIEGELWERK BEXBACH - Bexbach (Allemagne, Sarre) |
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La création de la tuilerie de Bexbach remonte à 1874, à l’initiative de plusieurs entrepreneurs, dont les frères Friedrich et Johann Kayser. On mentionne certes une plus ancienne tuilerie en 1729, mais qui n’a été active que quelques années. C’est donc à partir de 1874 que Bexbach a connu le véritable démarrage d’une entreprise de fabrication de tuiles, dont l’activité s’est poursuivie avec un certain succès, notamment à partir de 1890 grâce au développement de l’industrie minière dans la région. Mais les difficultés financières de la société Kayser a conduit à sa mise aux enchères en 1893. C’est Rudolf Eswein de Jockgrim qui s’en est porté acquéreur, et qui l’a développée en la réorganisant et en installant un second four et une nouvelle machine à vapeur. A cette période la tuilerie comptait 60 ouvriers et produisait 9000 tuiles par jour, livrées en France, au Luxembourg, en Hollande et en Allemagne. Eswein a fait venir des ouvriers spécialisés d’autres tuileries du Palatinat. En 1914, l’entreprise produisait 3 millions de tuiles et 0,8 millions de briques par an. Elle comptait 210 salariés en 1929. La production s’est poursuivie pendant la guerre. Placée sous séquestre en 1946, l'entreprise a été rachetée en 1949 par Carl Lindemann et a poursuivi son activité jusqu’en 1962, où elle cessa faute de matière première. Sources Dachziegelarchiv/ Autres documents |
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Forbach | 13. TUILERIE COUTURIER - Forbach (Moselle) |
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(Couturier suite) Le déclin En 1899 les Couturier firent encore l’acquisition de la tuilerie de Remsing, située près de Folkling (déjà présente sur la carte de Cassini en 1780). Après une modernisation des installations elle a produit des tuiles ardoisées. Mais la guerre amena une phase de déclin : l’effectif tomba de 800 à 280, les femmes, les apprentis et les prisonniers de guerre représentant l’essentiel de l’effectif. La période suivant la guerre ne fut pas meilleure, marquée par une série de déboires : modernisation des installations défaillante, problèmes d’étanchéité des fours, avec des fissures dues sans doute à des glissements de terrain (extraction minière en sous-sol), incendies de bâtiments… En 1927, seul un four était encore en exploitation, et en 1928 la tuilerie de Remsing fut la proie des flammes. Quant à Forbach, où seul le bâtiment 6 fonctionnait encore, toute production cessa en 1929. Les terrains et les bâtiments seront acquis par la ville de Forbach et la famille De Wendel. Seules une rue et une villa y rappellent le nom des Couturier. Sources - Dachziegelarchiv - Ziegeln im Warndt - Marcel Gangloff et Joseph Zeller, Charles Louis Couturier (1801-1879) : Fabricant de verre et de tuiles à Forbach. Chroniques de Forbach et sa région, Revue du Cercle Die Furbacher n°2/2011 - Idem, article traduit en allemand par Marianne et Heinrich Fritz, Ludweiler - Le Républicain Lorrain, articles du 8 août 2018 et du 20 août 2021 Autres documents |
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??? | 14. Tuile inconnue |
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??? Il s'agit sans aucun doute d'une tuile mécanique, striée au dessous et trempée dans un bain de couleur. Mais comment est-elle arrivée dans ma petite collection? Mystère... |
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Bouxwiller | 15a. ***09 06 88*** TUILERIE STURM - Bouxwiller (Bas-Rhin) |
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La tuilerie Sturm de Bouxwiller est un exemple de la longue histoire des tuileries-briqueteries traditionnelles en Alsace et ailleurs, de leur développement et de leur lent déclin : 34 sites en Alsace en 1960 contre 7 en 1998, combien aujourd’hui ? La société Sturm a été créée à Betschdorf (Alsace) vers 1926 par Philippe Sturm, lui-même héritier d’une longue lignée de tuiliers-briquetiers établis dans le village depuis la fin du XVIème siècle. Avec 570000 tonnes de briques par an, le groupe est devenu en 1994 le 1er fabricant de briques d’Alsace et de Lorraine, dont une bonne part est exportée en Allemagne. La tuilerie de Bouxwiller, spécialisée dans la fabrication des tuiles plates traditionnelles, type « queue de castor » (Biberschwanz), a été mise en service en 1922 et a cessé de produire en 2008. Que s’est-il passé entretemps ? En 1995 le groupe familial Sturm est cédé au groupe autrichien Wienerberger1, en 2000 la tuilerie de Bouxwiller rejoint le groupe belge Koramic, avec des annonces optimistes de développement sur le site.2 Mais en 2008, la « tuile » : Koramic (associé depuis 2003 au groupe autrichien par un joint-venture) ferme le site, avec un plan social pour les 25 salariés.3 En 2022 Wienerberger entame la déconstruction du site de Bouxwiller.4 Notes 1. Les Echos, 31 juillet 1995 2. Dernières Nouvelles d’Alsace, 18 août 2000 3. Dernières Nouvelles d’Alsace, 4 novembre 2008 4. Dernières Nouvelles d’Alsace, 25 novembre 2022 (à suivre ci-dessous) |
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Bouxwiller | 15b. ***11 10-89*** TUILERIE STURM - Bouxwiller (Bas-Rhin) |
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(suite) Le groupe Wienerberger Fondé par Alois Miesbach en 1819 à Vienne (Autriche), il s’est introduit sur le marché français en 1995 par le rachat de Sturm. Au fil des ans, il continuera à se renforcer en France… et dans le monde. En 2024 le groupe est présent dans 24 pays avec plus de 200 usines, 19000 collaborateurs et 4,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Wienerberger est aujourd’hui le 1er briquetier mondial et le 1er tuilier européen. Histoire de la tuile plate d’Alsace5 Personne ne peut rester insensible à la beauté des toits des maisons alsaciennes à pan de bois, avec leurs tuiles plates, souvent à bout arrondi, en queue de castor… lire la suite.5 Notes 5. Source : Bulletin de l’Association pour la Sauvegarde de la Maison Alsacienne, n°2, septembre 1994 |
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??? | 16a_Rm01 |
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On range généralement parmi les tuiles dites « de fin de journée » (fieroweziegel) des pièces portant des inscriptions ou des dessins de circonstance (déclaration d'amour, chute d'un ouvrier, prise d'un château-fort, arrivée des Prussiens en 1870,…). Ces dessins auraient été faits pour marquer la dernière tuile de la journée. Plus tard, les tuiles ont été conditionnées par palettes de cinquante et cet usage prit fin. (Wikipedia) S'agit-il ici d'une tuile de fin de journée? Le déchiffrage est en cours |
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??? | 16c_Rm01 |
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Il s'agit sans doute d'une tuile de fabrication manuelle (ou mécanique avec finition manuelle?). Les cannelures, tracées au doigt sur le dessus de la tuile sont destinées à faciliter l'écoulement de l'eau de pluie. C'est la tuile alsacienne traditionnelle dite en queue de castor ou Biwerschwanz. |
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