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Lorsque tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens
Proverbe africain

C’est quoi, le patrimoine?

Comment définir la notion de patrimoine culturel ?
     Si l’on s’en tient à l’encyclopédie
Wikipédia, il s’agirait de “l’ensemble des biens, matériels ou immatériels, ayant une importance artistique et/ou historique certaine”.
     Une importance “certaine” donc, qui exclurait la banalité du quotidien? Mais qu’en est-il alors de nos fontaines de village, de nos vieilles maisons, des récits qui animaient les veillées d’autrefois ? Et les vieux outils de nos fermes, les monuments funéraires de nos cimetières, nos traditions gastronomiques, pas importants ? Et notre langue ? Pas culturel, tout cela ?
     Il est vrai que cette notion  de patrimoine s’applique à des domaines fort divers : ainsi parle-t-on de patrimoine matériel ou immatériel, urbain ou rural, industriel ou artisanal, écrit ou oral, etc.
     Fort heureusement, on parle aussi de plus en plus de petit patrimoine (lavoirs, moulins, croix rurales, bornes…), autant d’objets qui nous permettent de mieux comprendre le passé. Car il en est du patrimoine comme de l’histoire : à côté de la grande histoire qu’on nous a enseignée à l’école, et qu’il est bon de connaître, il y a la petite, dont on nous parlait moins, voire pas du tout. Or n’est-ce pas elle qui constituait le quotidien de nos ancêtres, qui n’étaient pas tous rois ou princes, que l’on sache.
     Si nous ne pouvons pas proposer les cinq C que recherchent les touristes en Alsace, nous avons les cinq B, comme le suggérait Emmanuelle Thomann, chargée de mission patrimoine en Alsace Bossue: la ferme-bloc, la blouse, les süri Bohne (haricots salés), la bière et… les bosses. Elle précise: “L’opinion s’est emparée de ces notions de patrimoine et de mémoire pour en faire des biens communs, dont la sauvegarde relève de l’intérêt collectif. Cette réappropriation a conduit à une extension des champs du patrimoine. Tout peut devenir support de mémoire évoquant un passé révolu.” (Dernières Nouvelles d’Alsace, 27 novembre 2011).
     Si les habitants de la Bosse ont attendu longtemps avant de s’intéresser à leur patrimoine peu à peu les consciences se sont éveillées, même si quelques réticences persistent. C’est que les mentalités ne changent pas du jour au lendemain. Il est vrai que
l’Alsace bossue, terre d’Alsace coincée sur le plateau lorrain, a un peu de mal à se forger une identité propre. mais il est important, pour avancer, de retrouver le goût de ses racines. Car, comme le rappelle fort justement notre historien local Jean-Louis Wilbert: “Un homme sans mémoire est un homme sans avenir”. Mais les choses avancent, le mouvement est lancé… (Dernières Nouvelles d’Alsace, 4 décembre 2011)

Relever… et répertorier

     Le patrimoine a fait l’objet de relevés à l’initiative du Ministère de la Culture répertoriés dans deux bases de données: la base Mérimée et la base Palissy, qui sont appelées à évoluer vers une plateforme appelée “Plateforme ouverte du patrimoine” ou POP.
     Créée dès 1978 et mise en ligne en 1995, Mérimée est une base de données du patrimoine monumental et architectural français de la Préhistoire à nos jours : architecture religieuse, domestique, agricole, scolaire, militaire, industrielle.
     Quant à la base Palissy, il s’agit d’une base de données sur le patrimoine mobilier français créée en 1989 et mise en ligne en 1998 par le ministère de la Culture, direction de l’Architecture et du Patrimoine.
     On peut consulter ici deux tableaux des relevés datant d’une première enquête réalisée en 1995. Elle a déjà connu des mises à jour, comme la maison au 2 rue des Menuisiers.

>>> voir aussi L’habitat: rues et maisons